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Les conséquences de l’exploitation minière sur l’Amazonie brésilienne

aerial view of forest being mined

Dans l’Amazonie brésilienne, l’exploitation minière a entraîné la destruction de 1,2 million d’hectares (12 000 kilomètres carrés) entre 2005 et 2015, ce qui représente environ 9 % du recul de la forêt amazonienne durant cette période. Représentant 98 300 hectares (983 kilomètres carrés), 8 % de la déforestation est intervenue dans le cadre de concessions. Toutefois, la majeure partie de la déforestation intervient en dehors des concessions et résulte de l’établissement des infrastructures liées à l’activité minière, de l’expansion des zones d’habitation afin d’accueillir une main-d’œuvre toujours plus nombreuse attirée par le développement économique et de la création de chaînes d’approvisionnement en produits minéraux.

Le Brésil est le deuxième producteur mondial de minerai de fer et le quatrième producteur mondial de bauxite. Selon les chiffres de l’administration fiscale de 2020, le minerai de fer représente près de 74 % de l’activité minière du pays. Plusieurs grands projets d’extraction à ciel ouvert de minerai de fer, de bauxite et d’autres ressources minières ont vu le jour en plein cœur du biome amazonien au Brésil. En ce qui concerne le minerai de fer et la bauxite, la partie orientale de l’Amazonie, en particulier l’État du Pará, revêt une importance majeure.

Le Brésil produit également de grandes quantités d’or, de nickel, d’étain et de zinc. Dans la forêt pluviale d’Amazonie, les « petits » orpailleurs, appelés garimpeiros, ont récemment renforcé leurs activités à la suite de l’envolée des cours de l’or. Selon les estimations, ces chercheurs d’or seraient à l’origine d’environ un tiers de la production d’or du Brésil. Dans le même temps, l’orpaillage clandestin contribuerait à hauteur d’environ 15 % à la production nationale d’or. Dans l’Amazonie, les activités aurifères contribuent à l’augmentation de la déforestation et de la pollution de l’eau ainsi qu’aux violences à l’encontre des communautés autochtones.

Vale est la première société minière du Brésil et le deuxième producteur mondial de fer, exploitant notamment l’une des plus grandes mines de fer au monde à Carajás (État du Pará), qui abrite des réserves prouvées et probables de minerai de fer égales à 7,2 milliards de tonnes métriques. Le biome amazonien abrite également de grandes mines de bauxite, comme la mine d’Oriximina, exploitée par le consortium Mineração Rio do Norte, et la mine de Paragominas, exploitée par Mineração Paragominas, toutes deux situées dans l’État du Pará et figurant parmi les plus grandes réserves de bauxite au monde.

En 2020, Vale avait déposé 236 demandes de permis ciblant l’Amazonie brésilienne auprès de l’Agence nationale des mines (ANM), dont un grand nombre concernant des permis de recherche en vue d’obtenir une autorisation d’exploration minière plus approfondie. Parmi ces demandes, 214 concernaient des terres autochtones. En septembre 2021, Vale s’est engagé à renoncer à tous ses droits liés à des terres autochtones du Brésil et a ainsi restitué 89 permis de recherche et d’exploitation minière. Cependant, le mois suivant, la compagnie a déposé une demande d’autorisation pour explorer deux zones qui bordent des terres autochtones qui pâtiraient de la présence de projets miniers dans leurs environs. En novembre 2021, Vale avait 75 demandes de permis en cours concernant des terres autochtones de l’Amazonie enregistrées dans le système de l’ANM.

Belo Sun Mining (Canada) cherche à développer un projet aurifère controversé nommé Volta Grande dans l’État du Pará. Ce projet, qui se trouve déjà en phase avancée d’exploration, donnerait naissance à l’une des plus grandes mines d’or à ciel ouvert d’Amérique latine. Celui-ci a fait l’objet d’une vaste opposition, notamment parce qu’il empiéterait amplement sur des terres autochtones de l’Amazonie et en raison des répercussions attendues sur les ressources en eau. Jusqu’à présent, les injonctions de la justice ont retardé le projet, mais la société minière continue de faire pression pour obtenir le feu vert.

En 2020, afin de renforcer davantage l’activité minière dans le pays, le gouvernement du Président Jair Bolsonaro a présenté le projet de loi PL191/2020 afin de réglementer les activités minières à but commercial sur les terres autochtones protégées. Selon InfoAmazonia, plus de 2 500 demandes de permis auraient été déposées dans le but d’exploiter un total de 5,6 millions de kilomètres carrés, ce qui représente plus de la moitié de la superficie du Brésil. En prenant en compte seulement les demandes de permis d’exploitation minière portant sur des terres autochtones de l’Amazonie, 17,6 millions d’hectares (176 000 kilomètres carrés), soit 15 % des terres autochtones de la région, pourraient être directement touchés si ce projet de loi venait à être adopté. Les terres de 21 groupes isolés concentrent 97 % des demandes de permis d’exploitation minière.